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angles de vue...
8 décembre 2006

L'amour comme croyance...

Bonjour,

Le plus important pour moi sur ces pages sera de faire un petit journal de mes idées. Parfois, celles-ci se mélangent avec des personnages comme c'est le cas ici. Le personnage-idée prend ci-dessous la forme d'un Grand Berger. Vous le connaissez ! S'il vous arrive d'être une seule fois à Paris, dans le métro, vers 17h , vous verrez des mutitudes de gens bouger, grouiller, s'orienter massivement dans certaines directions, etc. Pourquoi ? Ils forment le "Troupeau"; c'est le "Grand Berger" qui vient de les libérer ! J'essayerai de voir dans ce qui va suivre la manière dont le Berger intervient dans notre intimité la plus retranchée...


Depuis l'invention du Couple, nous lui avons endossé l'écrasante tâche de définir le sens de notre existence, le sens de notre présence au monde. Beaucoup de célibataires se sentent désorientés parce que hors couple et beaucoup de jeunes femmes fondent la totalité de leurs espoirs sur l'Amour et se définissent exclusivement en rapport avec le (futur) père de leurs enfants. Quand il arrive que ce projet chavire, beaucoup pensent au suicide ou continuent à vivre dans le désespoir ou la résignation. L'infidélité, qui touche la plus grande partie des couples, est vécue comme une "perte du sens" : "j'ai fait tout ça pour rien !

Moi je pense que :


1) nous vivons dans une croyance nommée "amour"


2) on demande trop à l'amour et au couple


3) Il y a d'autres moyens dans la vie pour se définir qui peuvent être utilisés seuls ou parallèlement à l'amour : dans l''histoire, les gens se sont engagés politiquement, ont aidé les autres, se sont investis dans des des projets sociaux ou économiques, etc.


4) Le capitalisme dans lequel nous vivons a grand intérêt a "cantonner" notre engagement dans l'espace privé du couple pour éviter qu'il ne déborde vers les questions sociales et économiques les plus importantes. Et nous, en bon troupeau du Grand Berger Capitaliste, nous continuons à considérer le Couple comme la siège de tous nos espoirs, la source de tous nos bonheurs comme de tous nos malheurs ! Ah, le Berger ! Il nous stresse avec son travail, son industrie, ses modèles de beauté et le soir, devant l'écran, il nous racontent avec son cinéma les belles histoires d'amour pour nous endormir, il nous inculque la croyance que là, dans le couple, est le "l'origine et le fondement du Monde" !
Qu'il est rusé, le Berger !...

A part le couple, il y a beaucoup de choses, il y a...le monde !



______________


Pour avoir vécu à Paris, une grande ville où la pression du capitalisme est à mon avis à son comble, je constatais juste que dans tout ce grouillement où les gens se débattaient, l'Amour ou le Couple apparaissait comme une planche de salut. C'est donc une évidence partagée il me semble que la sexualité (au sens large) des uns et des autres, quand elle est réalisée sous la forme de l'amour et du couple, prend place dans un contexte marqué par le rythme inhumain d'une productivité capitaliste effrénée.

L'amour est devenu dans la vie sociale une forme culturelle dont les contours sont définis par le capitalisme: celui-ci lui a préparé ses restaurants, ses cafés, ses endroits "romantiques", ses lieux de loisir et de détente, ses cadeaux spécifiques, ses cinémas, et même sa date dans le calendrier !!! Que penserait une fille aimée qu'on oublie d'inviter au restaurant ou qu'on laisse tranquille le jour de la Saint Valentin ?

Le Grand Berger cerne donc l'amour partout. Il nous gave avec ses produits culturels qui vont de la musique au cinéma en passant par les revues, et les romans,... c'est lui qui nous définit notre petit monde privé; bref, il gère nos "rêves" !


Et toutes ces croyances en l'Amour qu'il nous inculque ont pour visée, à mon avis, de nous éloigner non pas d'une réalité mais de la possibilité d'investir notre énergie dans un engagement vraiment collectif. Il veut nous enfermer dans le privé du Couple et de la sexualité. Or, notre malheur ne vient pas à mon avis du couple à qui on demande tellement mais du système général. Il faut donc cesser de demander au couple ou au partenaire de définir le sens de notre vie. Seul un engagement dans des questions d'intérêt collectif peut il me semble nous restituer une certaine justification à exister, à continuer à vivre, et à nous arracher du même coup à la gratuité et à l'absurdité.


Je ne dirais pas que c'est un nouvel opium, l'amour, ou que le vrai amour n'existe pas. Non, il existe et il faut le chercher. Je me contenterais de critiquer le contexte dans lequel il prend place qui le dénature et l'asservit à des fonctions qui ne sont normalement pas les siennes. L'amour, ce n'est pas fait pour être inculqué par une industrie culturelle, ce n'est pas fait pour dépenser au grand profit du Berger, ce n'est pas fait pour épauler l'entreprise (se reposer afin de reprendre le boulot à l'entreprise le lendemain), ce n'est pas fait pour être consolé de la durté du patron, ...


Bien à vous,



Naravas

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Commentaires
N
@ Fatima :<br /> <br /> "Très particulière" ? C'est plus intéressant de savoir ce que cela donnerait si tu t'exprimais sans euphémisme ;-)
M
Ca rend sourd parait il mais cela évite les emmerdes.<br /> de l'amour aussi<br /> pour finir, du couple aussi.<br /> LA BRANLETTE.<br /> Attitude respectable et à encourager selon certains sexologues.<br /> MALI
F
pour finir du couple aussi
F
sur l'amour aussi d'ailleur
F
c'est une vision de la sexualité que vous exposez naravas dans vos articles, par euphémisme très particulière
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