Un Algérois parle...
Un Algérois parle
Je voudrais commencer cette nouvelle année en
donnant la parole sur ce blog à un Algérois anonyme. Quand les médias cessent
leur vacarme, il est possible parfois, l’espace d’un encart sur une page de
revue, d’entendre la voix d’un monde social insoupçonné.
L’âge moyen du mariage à Alger est passé à 33
ans. La crise du logement interdit l’intimité. La possibilité de regarder son
propre corps n’est pas donnée dans un trois pièces où vivent six personnes.
Kamel, 30 ans
« Je suis instruit, je travaille, j'ai envie de m'envoyer en l'air
avec une femme et c'est impossible. Je n'ai jamais embrassé, ni même touché une
fille. Je suis tout le temps en rut, vous comprenez ? Même les animaux ont
besoin de ça. Je vis un cauchemar. Je suis complètement détraqué. Pour
l'instant, je règle ça avec ma main... »
Les mots parlent d'eux-mêmes ;-)
(Cité par Khelladi Aïssa, Le Fis à l'assaut du pouvoir,
Ed. Marsa, Alger, 2002 (1995
pour la 1ère édition).