Un journaliste francophone dénonce la "fornication"
Un journaliste francophone dénonce la "fornication "
Quand La Dépêche de Kabylie rétablit l’ordre
Les catégories selon lesquels les
problèmes sociaux sont posés depuis quelques années au Maghreb n’appartiennent
souvent pas aux cultures locales mais à un fonds idéologique qu’on pourrait
appeler le « basic islamism ». Je veux dire que cette culture générale
islamiste travaille non seulement les militants convaincus et engagés dans le
combat pour l’instauration d’un état théocratique, mais surtout les
intellectuels demi-savants et leur sens commun, ou, pour parler comme un
copain, les « intellectuels des mots croisés ». On peut voir à l’œuvre ces catégories dans la
façon qu’a un journal régional, diffusé uniquement en Kabylie, de traiter de la
question de la sexualité à Béjaïa (ville côtière). Il faut rappeler que ce quotidien, La Dépêche
de Kabylie, a été fondé par un ancien député ayant appartenu à l’un des
partis d’opposition démocratique les plus connus d’Algérie, le Rassemblement
pour la Culture et la Démocratie (RCD), présidé par le Dr Saïd Sadi.
La Dépêche, journal francophone et progressiste, pense ainsi un
phénomène somme toute banal (une femme et un homme qui font l’amour dans un
lieu discret) dans le langage religieux du Moyen-Age. Il parle de « fornication »
et associe la chose immédiatement et irrémédiablement aux « fléaux sociaux »
(lire al afât al idjtima’iyya) et à la « prostitution» (lire arradhîla,
al fahicha, etc.). L’article est écrit par un(e) journaliste, A. Gana, sûrement
très heureux (se) de dénoncer « le blâmable » (al mounkar) et de criminaliser les rapports sexuels. Il va plus loin en parlant non seulement d’alcool (le chapelet des
vices est déroulé), mais d’un « poison » qui pollue la vie des
citoyens. L’amour, un poison ? Comment alors ne pas penser qu’au Maghreb,
c’est la démocratie qui a été islamisée ?
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Aokas
Trois personnes arrêtées pour création de
lieu de débauche
Un sexagénaire, retraité, répondant aux initiales de M. B., et
une jeune femme de 33 ans, Al. H, tous deux natifs de Béjaïa, ont été surpris en flagrant délit de fornication par les éléments de la sûreté de
daïra d’Aokas dans un camping familial situé en bord de mer de la même
localité. Ayant eu des échos quant à l’utilisation de ce camping de lieu de
débauche, par le gardien, B. A., 46 ans, natif de Kherrata, les services de
police ont mené leurs investigations avant d’intervenir dans la journée du
jeudi matin vers 10h pour surprendre ce couple
en pleins ébats au moment où ledit gardien faisait le guet. Selon la
police, ce dernier aurait avoué qu’il louait les deux chambres se trouvant à
l’intérieur du camping, servant en période estivale de bureaux, à des couples illégitimes moyennant une
contrepartie financière oscillant entre 400 et 1 500 dinars la passe.
Les trois acolytes ont été arrêtés avant d’être présentés, dans la
matinée d’hier, au procureur de la République près le tribunal de Béjaïa,
lequel avait mis sous mandat de dépôt le gardien pour le grief de création de
lieu de débauche et convoqué en citation directe les deux autres.
Ce phénomène de
prostitution et de création de lieux de débauche a tendance à prendre
des proportions alarmantes dans la région du littoral au même titre que les boutiques de vente de boissons à emporter,
lesquelles se métamorphosent en bars
clandestins pour certains. D’ailleurs, selon le chef de sûreté de daïra,
ses services, en collaboration avec les services de la DRAG de Béjaïa, ont
procédé à la fermeture administrative de 11 débits, dans la commune d’Aokas,
depuis le début de l’année pour des fermetures allant de un à trois mois ceci
pour mettre un terme aux dépassements
constatés çà et là.
Il semblerait que les services de police aient repris du
poil de la bête pour éradiquer tous les fléaux
qui empoisonnent la vie des citoyens.
A. Gana