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2 août 2009

Mœurs et coutumes des « Afghans »

Moeurs et coutumes des « Afghans »
 

Afghan

                 Ils étaient près de 1000 « Algériens Afghans » à revenir au pays après leur participation à la guerre contre les Russes en Afghanistan. Rôdés à la lutte armée, disposant d’une expérience militaire de plusieurs années, imbus d’idéologie islamiste, ces vétérans gravitèrent d’abord autour du FIS, le parti islamiste algérien, dont ils constituaient la milice, avant de désavouer sa stratégie légaliste. L’insurrection réprimée de juin 1991 les conforta dans leur choix djihadiste. Ils se lancèrent dans la préparation du djihad et furent à l’origine des premiers groupes armés. De l’attaque de Guemmar à la fondation du GIA, Groupe Islamique Armé, ils étaient de tous les combats. Leur objectif premier, abattre le Taghout (le Tyran, c-à-d le pouvoir) et ses « soutiens », fusse-t-il au prix d’un chaos fait de destructions accumulées, de massacres de civils, de sang d’innocents et de feu. Ils furent le noyau le plus irréductible du groupe le plus extrémiste. Voici comment les décrit la Confession d’un émir du GIA

« Les Afghans n’avaient qu’un sujet de discussion : leur guerre contre les Russes. En dehors de ça, ils ne connaissaient rien de la vie. […]. [Ils] vivaient en groupe et parlaient en pachtoun. Mais j’avais plus confiance en eux que dans les Algériens. L’Afghan ne trahit pas. On peut lui tourner le dos et marcher devant lui sans crainte. Il ne tue jamais par derrière. Mais ce sont des gens compliqués, qui suivent des règles et un code de conduite particuliers. Ils n’avaient que le mot guerre à la bouche. La vie ne les intéressait pas mais je préférais les avoir à mes côtés en cas de coup dur. » (p. 153)

« Les Afghans adressaient à peine la parole [à l’émir]. De toute manière, ils préféraient discuter entre eux. En leur présence, il vallait mieux éviter de prononcer les noms de Madani et Benhadj. Pas plus qu’il ne fallait évoquer le futur état islamique. Eux se battaient pour l’instauration d’un califat comme à l’époque qui suivit la mort du Prophète. […] Pour ma part, je n’étais pas en faveur du Califat mais je restais opposé à Ali Benhadj et Abassi Madani. J’étais d’accord avec le GIA quand il prônait l’assassinat de ces deux traîtres. Ils finiront d’ailleurs par les tuer un jour ou l’autre. » (p. 161)

« Comme à leur habitude, les Afghans étaient installés à part. Leur tente était une saleté repoussante. Ils se préoccupaient encore moins de l’hygiène que nous. Ils jetaient leurs ditritus à côté de leurs couvertures sans se préoccuper des odeurs qui pouvaient s’en dégager » (p. 191)

« Maintenant que je pouvais compter sur Benchiha, je voyais l’avenir avec confiance. Benchiha était un grand émir du GIA et régnait en maître sur la région. Il avait sous ses ordres un groupe de Katibat al Ahwal [brigade des Horreurs] constitué des Afghans les plus féroces.

Katibat al Ahwal était présent[e] dans toute l’Algérie. Ce sont des tueurs professionnels, capables des pires massacres. L’un d’eux m’avait annoncé qu’à la fin de la guerre sainte en Algérie, il irait au Maroc ou en Tunisie. « Que vas-tu faire là-bas ? » lui avais-je demandé ? « Je vais tuer », avait-il répondu. Il n’avait pas l’intention de s’établir quelque part, ni de fonder un foyer. « Dans chaque pays où je passe, je prends une femme et cela me suffit. » Travailler ? Cette idée ne lui était jamais venue à l’esprit. Il ne pensait qu’à la guerre. « Dans une attaque, si l’émir ne te donne pas l’ordre de reculer, il faut rester, quitte à t’attacher une jambe à un arbre pour ne pas tenter de fuir. Si on désobéit et qu’on est tué, on meurt kafir, en infidèle » (p. 147)

Forestier Patrick, Confession d’un émir du GIA, en collaboration
avec Ahmed Salam,
Paris, Grasset, 1999.

Naravas

 

 

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Commentaires
M
Cher Mr Mali,<br /> <br /> <br /> <br /> L’Islam prône la vie pas la mort et la récompense est donné pour le bon, le beau pas pour le mauvais, ainsi, ce n’est pas par un suicide que vous atteigniez le suprême (???). Par exemple, si une belle blonde passe à vos côtés que vous flashiez pour elle, vous croyez l’avoir dans votre lit aussi facilement (???) si cette femme n’est pas une prostituée, ni une roulure, juste une femme, une vrai qui se respecte et qui respecte l’autre avec des principes, ainsi, le paradis se gagne et c’est sur terre qu’il faut le gagner, on peut peut-être choisir un chemin si, nous ne connaissons pas l’autre et connaitre le bien et le mal est un passage qui vous facilite votre choix car, conquérir le paradis est un choix, Dieu est bon et ne laisse une liberté pour notre vie ultime, les règles sont clairs et sachez qu’au stade de l’humain, tout est limite et limité, l’infini est à Dieu, ainsi, il ne faut surtout pas négliger le fait que nous sommes des humains libérés par nos actes et non des animaux conditionnés et Dieu a insufflé une partie de lui en charge créature humaine (la meilleur de notre être intérieur) et pour atteindre le paradis, il faut tout faire pour acquérir et conquérir l’éternel, l’infini, la divinité humaine et de là s’élever et être près de Dieu, pour s’en approcher nous devons respecter les règles terrestres instaurées son altesse sérénissime…<br /> <br /> <br /> <br /> SALUTATIONS CORDIALES
U
Voilà ce que ça coûte de faire plusieurs choses à la fois. <br /> <br /> @Mali & Naravas :<br /> Non en réalité, les 3 monothéismes ne sont pas dogmatiques mais réaliste c'est tout, néanmoins il faut préciser qu'il existe différente forme de dogmatisme, il n'est pas forcément monolithique...
U
Le dogme du Livre que j'adhère, contrairement à ce qu'on peut voir ici et là, est une base qui n'impose pas de "monolithisme" mais qui a des vérités. Cependant, il ne concerne pas tout et laisse place à aux choses de la vie. Encore heureux, sinon on ressemblerait à des "automates" comme vous disiez Naravas...
N
Bonjour Malak,<br /> <br /> Je n'entendais bien sur pas identifier ta position à un quelconque cas de figure, c'était juste une manière de lancer le débat sur ces questions. Croyant nous a éloigné un peu du sujet. <br /> Les citoyens du monde musulman restent frileux au sujet de l'intégrisme qui se développe au sein de leur religion et de leur société. Il est vrai que le post-09/11, le développement des racismes anti-arabes en Europe, et la guerre en Irak et contre les Talibans ont incroyablement compliqué les choses. Il reste que l'Algérie, dont tout le monde refuse à peu près de voir l'histoire récente, représente une somme d'évènements qui se sont produit bien avant le 11 septembre.<br /> "Cachez moi cette Algérie que je ne saurais voir" était et est l'attitude de tout le monde arabe, certains rares intellectuels critiques mis à part. La Tunisie et le Maroc, qui partagent une histoire et un intégrisme communs, n'ont aucune excuse. Mais l'Algérie, on ne la regarde pas, parce que ça fait trop mal et surtout parce que ça nous oblige à faire de douloureuses remises en cause chez nous, dans notre propre société, au coeur de notre propre être !<br /> L'Algérie oblige à se regarder dans un miroir et à se poser le problème de la réforme de l'islam dont des siècles de conservatisme ont dangereusement fait l'économie.<br /> Alors, l'attitude la plus économique, c'est le déni...<br /> Non, rien ne s'est passé là-bas, tout cela ne fut qu'une fiction [attention, je ne fabule pas, cette position idéologico-politique existe !], un mauvais sujet, une parenthèse déplacée, dont certains intellectuels ont osé nous entretenir.<br /> <br /> La vérité amère est que les tendances doctrinales qui ont reçu leur réalisation en Algérie colorent une grande partie les religions (officielles ou de masse) qui circulent dans le monde musulman.
N
@ Malu :<br /> "...de la même façon pour les musulmans le Coran est une émanation de Dieu." <br /> "...J’espère avoir convaincu qu’Islam s’écrit au pluriel"<br /> <br /> Tous les musulmans ? La diversité dans les façons de lire, d'interpréter et d'utiliser le Coran va justement à l'encontre du Dogme, qui essaye d'imposer l'image monolithique à laquelle adhère notre ami croyant.<br /> Ta façon d'appréhender le Coran avec des points d'interrogation et non pas avec des vérités indiscutables me plait beaucoup. Assia Djebbar, une écrivaine algérienne, parle de "foi interrogative". Je trouve l'expression intéressante ;-)
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